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Mario Prassinos

Mario Prassinos

Greek
1916 - 1985

Biographie

Mario Prassinos est né en 1916 à Constantinople, à une famille grecque qui a émigrée à Paris en 1922 afin d’échapper aux persécutions du régime d’Atatürk. La riche bibliothèque de son père a inspiré le jeune Prassinos aux mouvements artistiques et littéraires de l’époque. En 1932, il a étudié à l’École des Langues Orientales. Parallèlement, il a fréquenté l’atelier de théâtre de Charles Dullin et le studio de Clément Serveau et a créé ses premières œuvres qui se distinguaient par leurs traits surréalistes et dévoilaient son intérêt particulier pour l’émergence, la déconstruction et la reconstruction d’images subconscientes et mnémoniques. En 1934, il a étudié à la Faculté des Lettres à Paris et a rencontré des artistes et des poètes surréalistes. En 1936, année de la mort de son père, il a abandonné le surréalisme, a étudié la gravure et a fait ses premiers pas dans la création de portraits d’animaux et de personnages, tels que Bessie Smith. En 1937, il a exposé au Salon des Surindépendants aux côtés de Pablo Picasso, Salvador Dalí et André Masson et, l’année suivante, il a réalisé sa première exposition personnelle à la galerie Billiet-Pierre Vorms. En 1941, après son retour de la Seconde Guerre mondiale où il s’était volontairement engagé dans l’armée française, il s’est installé à Paris. Peu de temps après, il s’est lié d’amitié avec Michel, Raymond et Gaston Gallimard ainsi qu’avec Raymond Queneau. C’est à ce moment que sa longue collaboration avec les éditions N.R.F. a commencé, pour lesquelles il a illustré des livres écrits par Jean Paul Sartre, Guillaume Apollinaire, Albert Camus, Arthur Rimbaud, Edgar Allan Poe et d’autres auteurs. Depuis 1948, il a commencé à exposer régulièrement à la Galerie de France à Paris et, en 1949, il a obtenu la nationalité française. En 1951, il a acheté une maison à Eygalières, en Provence, où il s’est consacré à la création de tapisseries et à la réalisation de peintures basées sur l’observation de la nature et l’expérimentation à l’aide de la technique à la goutte, en utilisant des lignes superposées et des taches d’encre sur le papier comme moyen de rendre une image. Depuis lors, de nombreuses séries d’œuvres ont suivi et, en 1961, Robert Lapoujade a tourné le film L’image et le Moment, consacré à son œuvre. Une autre partie centrale de sa carrière a été les portraits qu’il a réalisés de manière plus systématique de 1962 à 1975. Il s’agissait de portraits particuliers de son père Lysandros, de son grand-père Prétextat-Leconte et d’autres personnalités parfois dépeintes de manière abstraite en remplaçant la densité et les contours par des marques superposées et en utilisant des lignes et des couches successives, et parfois conçues avec des interventions déformantes et des références associatives allégoriques. Il a ensuite abordé les Paysages Turcs (1970-1981), dans lesquels il a représenté des personnages fugaces dans des vergers, des jardins, des prairies, des bosquets, des parcs et des forêts sur de grandes surfaces en noir et blanc afin de souligner la différence entre la nature, son œuvre et la réalité objective, et Les Arbres (1980 – 1984). En 1983, une exposition rétrospective a été organisée par la Présence Contemporaine à Aix-en-Provence et, en 1984, par le musée de la Tapisserie à Aubusson, l’École Nationale des Arts Décoratifs à Paris et l’Institut français à Athènes, Rhodes et Thessalonique. Il a rendu son dernier souffle en France en 1985. Ses dernières œuvres étaient les Peintures du Supplice, achevées en 1986, destinées à la chapelle Notre-Dame de Pitié à Saint-Rémy, en Provence. La même année, la collection Donation Mario Prassinos a été inaugurée avec 108 œuvres qui ont été offertes par lui-même à l’État français en 1985. Il a organisé de nombreuses expositions personnelles et collectives dans des musées et des galeries d’art situés dans presque tous les pays européens et aux États-Unis. En outre, il a également conçu des décors et des costumes pour des pièces de théâtre du Festival d’Avignon, du Théâtre National de Paris et de La Scala à Milan et, en 1961, il a été professeur à l’École des Beaux-Arts de Luminy, à Marseille. Il a écrit des textes et des ouvrages sur l’art tels que les livres Les Prétextats (1973), publié par les éditions Gallimard, et La Colline Tatouée (1983), publié par les éditions Grasset, et a reçu les titres de Chevalier des Arts et des Lettres (1961), Chevalier de la Légion d’Honneur (1966) et Officier des Arts et des Lettres (1981). Ses œuvres font toujours partie des collections de la Pinacothèque Nationale d’Athènes-Musée Alexandros Soutsos et de la Fondation Culturelle de la Banque Nationale de Grèce (MIET) à Athènes, du Centre Pompidou, du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris et du Fonds National d’Art Contemporain à Paris, du Musée Picasso à Antibes, du Victoria & Albert Museum à Londres, du MoMA et du Solomon R. Guggenheim Museum à New York et bien d’autres. En 2005, la monographie Mario Prassinos a été publiée par les éditions Actes Sud.