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Natalia Mela

Natalia Mela

Greek
1923 - 2019

Biographie

Natalia (Nata) Mela est née à Kifissia le 10 juillet 1923 dans une famille de haute bourgeoisie. Son père, Michael, officier d’artillerie, était le fils de Pavlos Melas et Natalia Dragoumi. Sa mère, Alexandra Pesmazoglou, était la fille du banquier Ioannis Pesmazoglou. En 1941, elle a obtenu son diplômé de l’école allemande. Elle a été inscrit à la faculté de droit et en même temps à EPON. Ensuite elle a rejoint le KKE d’où elle est partie en 1943, après l’assassinat de Kitsos Maltezos. En 1942, elle a passé des examens d’entrer a l’École Supérieure des Beaux-Arts malgré les objections de sa famille. Elle a étudié dans l’atelier de sculpture de Konstantinos Dimitriadis puis de Michalis Tombros, tout en étudiant en même temps dans l’atelier de Thanasis Apartis. Elle a étudié pendant l’Occupation, une des femmes tres peu de l’Ecole, avec ses camarades Bouba Lymperaki, Nelli Andrikopoulou, Nikos Koundouros et Vassos Kapantai. Au cours de ses études, elle a rencontré Moralis, Takis, Minos Argyrakis, Tsarouchis – qui lui a appris à dessiner au crayon au lieu du fusain – Eggonopoulos et Empirikos, chez qui elle a rencontré Gatsos, Sachtouris, Elytis, Kavvadia, Antoniou, Karantonis et Katsimbalis. En 1946, elle a reçoit le premier prix de nudité masculin et en 1948, elle a obtenu son diplôme. La même année, elle a participé à la première exposition d’art panhellénique à Zappeion et en 1949-1950, elle a exposé ses oeuvres avec Armos à Athènes et à Thessalonique.

Les premières années de sa carrière, elle créait des statues et des bustes d’une seule pièce en argile, plâtre et marbre dans un style académique et basé sur la sculpture égyptienne. Sa collaboration avec Dimitris Pikionis vers 1949-1950 pour la création de la colonne pour la tombe de l’archevêque Chrysanthos et du Monument aux morts de Némée changerait radicalement sa perception de la sculpture. Pikionis lui a appris à travailler l’ombre et la lumière sur le marbre, à creuser et à le sculpter directement, tandis qu’il a tourné l’intérêt de Mela vers l’art populaire et moderne. Dans les années suivantes, Mela a placé les bustes de Stefanos Dragoumis à Zappeion, Pavlos Melas à Thessalonique et Georgios Pesmazoglou à Athènes, à la Banque Nationale. En 1951, elle a marié l’architecte Aris Konstantinidis et pendant environ 10 ans, elle s’est consacré à l’éducation de son fils et de sa fille qu’ils ont eu respectivement en 1952 et 1954. Pendant ce temps-là, elle s’occupait à la construction de décors pour le théâtre d’art Karolos Koun et à la création de bijoux en galets et verres. Quand elle a retourné à la sculpture en 1960, elle change complètement la technique et le style de ses œuvres. Par exemple elle s’est tourné vers Coulentianos, qui à cette époque créait à Paris des sculptures abstraites en métal avec de la soudure à l’oxygène. Bien qu’elle a abandonné rapidement l’abstraction, qu’elle considerait amorphe et denue de sens, elle a gardé néanmoins la technique. Après avoir suivi des cours de soudure à l’oxygène pour trois mois dans un école de Paleo Faliro, elle a obtenu le diplôme correspondant.

Elle a commencé avec les Outils-Kalikantzarous (Lutins), des sculptures en fer, des accessoires métalliques et d’autres objets utiles, tels que des charnières, des ressorts, des clous, des spatules, des pelles, des haches et des chaînes, qu’elle achetait dans la rue Athinas et assemblait avec de la soudure de l’oxygène. Elle préférait ceux qui « portaient le cachet du fabricant », elle conservait leur couleur, d’habitude noir ou minium, et utilisait leurs propriétés et leur forme pour créer des figures mythologiques, humaines et animales stylisées et parfois abstraites, faisant parfois référence à des figurines grecques anciennes et parfois à des sculptures de Picasso, comme le Satyre, la Chèvre, le Chat, la Fille, le Guerrier, les Gardes et les Trois Grâces. Konstantinidis a également joué un rôle dans ses choix grâce à son intérêt pour les outils faits à la main, mais aussi en raison de sa conviction que chaque objet devait avoir une forme, c’est-à-dire ne pas être amorphe. En 1963 Mela a présenté sa première exposition personnelle à Zygos, en 1965 elle a participé à la Biennale de Sao Paulo, tandis qu’en 1968 elle a exposeré à New York à la Galerie Cerberus. La prochaine période introduira dans son travail les constructions métalliques avec ou sans éléments prêts à l’emploi, avec des thèmes du milieu naturel et animal (ex. coqs, poulets, chèvres, béliers, etc.), de la tradition populaire (ex. Pallikari, Barbatsis, Digenis -Doux selon Mela- Akritas, Ai Giorgis) de l’histoire (ex. Pavlos Melas) et de la mythologie (ex. Hermes, Apollo, Cecrops, Artemis).

En 1988, elle a exposé ses oeuvres au Centre Intellectuel et artistique d’Ora, où elle a rencontré peut-être sa plus importante mécène, la collectionneuse française Annette Schlumberger. Pendant ce temps et jusqu’à environ la première moitié des années 1990, elle a créé la statue de Laskarina Bouboulina à Spetses, de Kyveli au Centre Intellectuel de la municipalité d’Athènes, de Pavlos Melas à Thessalonique, ainsi que le Monument pour Imia à la place de Pavlos Melas. En même temps elle a commencé à « dessiner aux ciseaux » en créant des collages de pièces de papier journal et de papier peints à l’aquarelle. Ici appartiennent les paysages-collages panoramiques de Spetses, inspirés de l’île où elle a vécu plusieurs mois par an et les panoramiques d’Hendrik Mesdag à La Haye.

Au printemps 2008, le Musée Benaki a organisé une grande exposition rétrospective de son travail, dans laquelle une partie de son atelier a été présentée. Quelques mois plus tard, il a commencé a créer des oeuvres d’art faites en papier. En abandonnant définitivement le métal, elle s’est tourné vers le papier, créant des sculptures en trois dimensions à partir de carton semi-dur, qu’elle adaptait à des cadres en paille renforcée de polystyrène ou de plâtre et plus tard de fil de fer. Ce sont des représentations d’animaux qu’elle avait déjà traité dans ses travaux précédents, avec quelques ajouts, tels que des écureuils, des hérissons, des cygnes et des paons, d’habitude peints dans leurs couleurs naturelles. Les oeuvres faites en papier ont été exposées en 2012 dans la Galerie Skoufay, lors de la dernière exposition personnelle de la sculptrice, décédé en 2019. En 2011, l’Académie d’Athènes a décerné à Natalia Mela l’Excellence des Beaux-Arts.

Ses œuvres ont été exposées en Argentine, à Washington, en Autriche, à Londres, au Salon de la Jeune Sculpture à Paris, à la Galerie National, au Musée Macédonien d’Art Contemporain, à la Fondation Tellogleio des Arts, au Musée National d’Archéologie, au Musée Historique de Crète, à la Maison des Lettres et des Arts, alors qu’ils se trouvent dans de nombreuses collections privées et publiques.

Xenia Giannouli
Historien d’art