Biographie
Thanasis Apartis compte parmi les grands sculpteurs grecs du XXe siècle, figure emblématique d’une identité artistique de la diaspora. Né à Smyrne en 1899, il s’installe à Athènes avec sa famille après la destruction de la ville en 1922. Très tôt, il se forme auprès du peintre Vassilios Ithakissios et du sculpteur arménien Gerasimos Papazian.
En 1919, il part pour Paris et s’inscrit à l’École des Beaux-Arts et à l’Académie Julian, où il travaille avec Paul Landowski et Henri Bouchard. La rencontre décisive a lieu en 1921 avec Antoine Bourdelle, qui l’invite à poursuivre à l’Académie de la Grande Chaumière (jusqu’en 1925). Une bourse de Hélène Venizelos lui permet de prolonger son séjour pendant deux décennies. Il expose régulièrement aux grands Salons parisiens et réalise des bustes de personnalités. En 1939, il est fait chevalier de la Légion d’honneur.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, Apartis rentre en Grèce (1940) et demeure à Athènes durant l’Occupation. Après la guerre, il partage sa vie entre Paris et Athènes avant de s’établir définitivement en Grèce en 1956. Il se consacre alors largement à l’enseignement : sculpture à l’Athens Technological Institute (Écoles Doxiadis) dès 1959, puis professeur à l’École des Beaux-Arts d’Athènes (1961–1969). En 1967, il est élu membre correspondant de l’Académie des Beaux-Arts. Parmi ses expositions majeures : la représentation de la Grèce à la Biennale de Venise (1950), la Biennale d’Alexandrie (1961) et une importante exposition internationale de sculpture au Musée Rodin (1971). Une rétrospective d’envergure lui est consacrée à la Galerie nationale de Grèce en 1984.
Son œuvre est résolument anthropocentrée : bustes, figures partielles ou en pied. Les références à l’Égypte ancienne et à l’archaïsme grec, combinées à la formation française, se traduisent par des volumes limpides, des contours nets et une structure solide — un réalisme habité d’une intensité intérieure. Parmi ses bustes figurent Ioannis Psycharis, Níkos Kazantzákis, Ángelos Sikelianós, Dimitri Mitropoulos, ainsi que le héros Odysseas Androutsos. Côté monuments, citons les statues du métropolite Chrysostomos de Smyrne, l’ensemble Afanís Náftis (Marin inconnu) à Chios, et Le Sourire d’Athènes sur la façade de la Banque de Grèce. Ses œuvres appartiennent à la Galerie nationale de Grèce, à la Galerie municipale d’Athènes, à la collection de la Banque nationale de Grèce, etc.
Aux côtés de Michalis Tombros, Apartis a contribué à introduire en Grèce l’élan moderne venu de Paris, influençant durablement de jeunes sculpteurs. Son itinéraire — de la Smyrne cosmopolite à Paris, puis à Athènes — tresse racines orientales et influences occidentales, jetant un pont entre tradition classique et modernisme et marquant l’histoire de l’art grec moderne.
Bibliographie sélective
- Stélios Lydakis, Les sculpteurs grecs — La sculpture néo-hellénique (t. 5). Athènes : Melissa, 1981, p. 274–276.
- Thanasis Apartis (1899–1972), cat. d’exposition (dir. Olga Mentzafou, préf. Dimitris Papastamos). Galerie nationale – Musée Alexandros Soutsos, Athènes, 1984.
- « Apartis, Thanasis », Papyrus-Larousse-Britannica, t. 10. Athènes : Papyros, 1996, p. 130.
- Lexique des artistes grecs : Peintres – Sculpteurs – Graveurs, XVIe–XXe s., t. 1 (dir. Eugenios D. Matthiopoulos). Athènes : Melissa, 1997.
- Benezit Dictionary of Artists, vol. 1. Paris : Éditions Gründ, 2006.
Cette biographie a été créée avec l’aide de l’intelligence artificielle.