Biographie
Aglaïa Papa est une peintre grecque majeure, issue d’une famille de la diaspora d’Épire du Nord (le village de Giannitsati, aujourd’hui en Albanie). Dans un milieu de lettrés—sa sœur est l’écrivaine Katina Papa—elle se tourne très tôt vers l’art. Entre 1915 et 1917, elle suit ses premiers cours à Corfou auprès de Markos Zavitzianos et du jeune Konstantínos Parthénis. Elle étudie ensuite à l’École supérieure des beaux-arts d’Athènes, où elle a pour professeurs Nikólaos Lytras et Parthénis (peinture) et Thomás Thomópoulos (sculpture), formation qui structure durablement son langage.
Après Athènes, elle élargit son horizon en Europe. Dans les années 1930, elle vit et étudie à Trieste, Vienne et surtout Milan. En Italie, elle passe par l’atelier d’Arzio Orel, puis, en 1937, s’inscrit à l’Académie des beaux-arts de Brera (Milan), se spécialisant en gravure auprès de Benvenuto Disertori tout en suivant des cours d’histoire de l’art. Parallèlement, elle s’investit dans l’enseignement : de retour en Grèce, elle enseigne dessin, peinture et décoration à l’école professionnelle de l’Orphelinat Amalieion à Athènes, jusqu’au milieu des années 1940. Active dans les cercles progressistes, elle participe dans l’Entre-deux-guerres au groupe Techní et, en 1949, elle cofonde Státhmi aux côtés, entre autres, de Spýros Vassilíou et Vásso Katráki. Elle adhère aussi à l’Association des artistes grecques et à la Chambre des arts plastiques de Grèce (EETE), œuvrant pour la promotion des arts et des créatrices.
Papa expose pour la première fois en 1935 et est rapidement remarquée. À partir de 1938, elle participe sans interruption aux Expositions panhelléniques, et présente d’importantes personnelles en 1950, 1955, 1966 et 1972. Le point culminant survient en 1980, lorsque la Galerie nationale – Musée Alexandros Soutsos lui consacre à Athènes une vaste rétrospective. Son œuvre circule également à l’international : elle représente la Grèce aux 19e et 20e Biennales de Venise (1934, 1936), remporte une Médaille d’argent à l’Exposition internationale de Paris (1937), participe à la Biennale d’Alexandrie (1957) et figure dans des expositions collectives de Prague, Stockholm, Londres à Moscou, Le Caire, New York et Santiago. La critique salue une contribution novatrice, notamment au regard de sa place de femme artiste dans un contexte alors très masculin.
Son écriture plastique évolue sensiblement avec le temps. Les premières décennies demeurent figuratives (paysages, portraits) et portent l’empreinte de Parthénis—règle géométrique solide régissant forme et espace. À partir des années 1960, Papa s’oriente résolument vers l’abstraction : compositions plus libres, soucieuses de révéler la structure intime et la vie intérieure des sujets au-delà du visible. Elle conjugue ainsi sa formation classique aux courants de la modernité d’après-guerre, sans renoncer à une quête personnelle.
La contribution d’Aglaïa Papa à la peinture grecque du XXe siècle est majeure. Elle compte parmi les premières peintres grecques reconnues en Grèce et à l’étranger, ouvrant la voie à d’autres créatrices. Sa trajectoire associe racines grecques et expérience cosmopolite—origine épirote, études européennes, expositions internationales—qui donnent à son œuvre une portée culturelle élargie. Ses œuvres sont conservées dans d’importantes collections : la Galerie nationale (Athènes) détient des pièces représentatives dont son Autoportrait (1932) ; la Galerie municipale de Corfou en conserve un large ensemble, et la Galerie municipale de Ioannina plusieurs autres. Restée active presque jusqu’au bout, elle s’éteint au Pirée le 12 juin 1984, ayant conquis une place de premier plan parmi les peintres de la diaspora grecque et de l’hellénisme moderne.
Bibliographie
- Aglaïa Papa : Rétrospective. Catalogue, Galerie nationale – Musée Alexandros Soutsos, Athènes, 1980.
- Galerie nationale — 100 ans : Quatre siècles de peinture grecque (collections de la Galerie nationale et de la Fondation Eurípídis Koutlidis). Athènes, 1999, p. 165.
- Tónis Spiteris, Trois siècles d’art néo-grec, 1660–1967. Athènes : Papyros, 1979, t. 2, p. 224–225.
- Zina Kaloudi (dir.), Peindre à Corfou. Galerie nationale & Musée A. Soutsos (Annexe de Corfou), Athènes, 2003.
- Kóstas Dafnis, « La peintre Aglaïa Papa », Kerkyratika Nea, juin 1984, p. 10.
Cette biographie a été créée avec l’aide de l’intelligence artificielle.