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Christos Caras

Christos Caras

Greek
1930 - 2023

Biographie

Chrístos Karás (né 1930, Trikala, Thessalie) est l’un des principaux représentants de la génération d’après-guerre qui a renouvelé la peinture grecque. Il commence des études à Panteion (1948–1950), mais l’art l’emporte rapidement. Il fréquente ensuite l’École des beaux-arts d’Athènes (1951–1955) auprès de Yánnis Morális (peinture) et Yánnis Pappás (sculpture). En 1957, grâce à une bourse d’État (IKY), il part à Paris pour l’École des Beaux-Arts, se spécialisant dans le fresco. Il reste en France jusqu’en 1963, voyageant en Europe et cherchant son langage au cœur de l’avant-garde internationale. Cette période le met en contact avec l’abstraction lyrique : matière dense, geste appuyé, contraste noir-blanc dramatique d’où jaillissent des couleurs franches.

De retour en Grèce, Karás compte parmi les pionniers qui, dans les années 1960, élargissent la thématique et la grammaire de la peinture, dépassant le mot d’ordre d’après-guerre de « l’hellénicité » pour intégrer des courants internationaux. Présent aux Panhelléniques dès 1952, il signe sa première personnelle en 1961 (galerie Zygos, Athènes). En 1963, il cofonde le groupe Tomí (« Section »), alliance progressiste pour le renouveau artistique. Au milieu des années 1960, il quitte la pure abstraction pour une néo-figuration centrée sur la figure humaine, souvent fragmentée ou déformée, et introduit un réalisme poétique qui suggère les blessures de la guerre et les troubles politiques sans adopter une imagerie directement militante. Motifs récurrents : statues brisées, natures mortes dans des paysages déserts, colombes, scènes mythologiques—porteurs d’angoisse existentielle et d’une tonalité métaphysique. Malgré les changements stylistiques, son art demeure anthropocentré, méditant la condition humaine.

En 1973, Karás part pour les États-Unis avec une bourse de la Fondation Ford (deux ans). Basé à New York (1973–1975), il voyage et expose à Washington, Boston, en Floride et à Montréal. Le contact avec la Pop Art et l’hyperréalisme affine sa netteté graphique : figures, fleurs, fruits et objets se découpent avec précision. Au milieu des années 1970, il inaugure une série d’images métaphysiques qu’il nomme « Poésie spatiale » : grands formats où éléments fantastiques et surréels se mêlent à des formes réalistes et à des références technologiques, en apesanteur dans des paysages oniriques proches du réalisme magique. Aux phases mûres, une approche lyrique du réel se combine à une structure rigoureuse ; même lorsqu’il emprunte à la Pop, Karás garde son idiome personnel et valorise souvent l’esthétique de la figure féminine. Par un long cheminement—de l’abstraction et l’expressionnisme au surréalisme, à la nouvelle figuration et à la Pop Art—il construit un monde unifié d’images où la lumière (quasi métaphysique) tient un rôle central. Ses œuvres se distinguent par la limpidité et une aura de mystère, en équilibre entre réel et onirique.

Son parcours a une portée internationale : outre de nombreuses personnelles à Athènes, Thessalonique, en Europe et en Amérique, il participe à de grandes manifestations—III Biennale de Paris – Jeunes (1963), VII Biennale d’Alexandrie (1965), IV Biennale de São Paulo (1967), et représente officiellement la Grèce à la 41e Biennale de Venise (1984). Cofondateur du Syndicat des artistes (1976), il reçoit en 2001 le prix de l’Académie d’Athènes pour l’ensemble de son œuvre. Ses œuvres figurent à la Galerie nationale – Musée Alexandros Soutsos et au MOMus – Musée d’art contemporain (Thessalonique), ainsi que dans de nombreuses collections privées en Grèce et à l’étranger. Sa présence dans l’espace public est notable, notamment la grande composition « Poésie spatiale » au métro de Halandri. Karás demeure une figure majeure de la génération des années 1960 et un continuateur de premier plan du modernisme grec.

Bibliographie

  1. Galerie nationale – Musée Alexandros Soutsos (site officiel), notice « Karás, Chrístos ».
  2. MOMus – Musée d’art contemporain (site officiel), biographie de l’artiste.
  3. Tónis Spiteris, Trois siècles d’art néo-grec (1660–1967), t. 3. Athènes : Papyros, 1979.
  4. Tákis Mavrotás (dir.), Chrístos Karás : Synopsis 1959–2012, cat. d’expo. Athènes : Fondation B. & M. Theocharakis, 2012.
  5. Chrístos Karás. Athènes : K. Adam Éditions, 2006.

Cette biographie a été créée avec l’assistance d’une IA.