Biographie
Périklis Vizantios (1893–1972) est une figure majeure du premier modernisme en Grèce, proche du post-impressionnisme et reconnu pour sa traduction singulière de la lumière grecque.
Né à Athènes en 1893, issu d’une famille aux racines phanariotes de Constantinople, il manifeste très tôt une vocation artistique. Élève de l’École Makris puis de l’atelier d’Evánguelos Ioannídis, il part en 1910 à Munich pour le droit, qu’il abandonne rapidement au profit de Paris. Il y entre à l’École des Beaux-Arts et suit l’Académie Julian, découvrant de près l’avant-garde—néo-impressionnisme, contacts avec le cubisme et le fauvisme. Ce bain parisien, dans un climat intellectuel libre, façonne durablement sa sensibilité.
En 1916, en pleine Première Guerre mondiale, Vizantios revient en Grèce pour son service militaire et s’installe définitivement à Athènes. Il expose pour la première fois la même année au Syndicat des artistes grecs et, en 1917, cofonde le groupe Techní, fer de lance du renouveau pictural face à l’académisme. Durant la guerre et surtout la campagne d’Asie Mineure (1921–1922), il sert comme peintre de guerre. Des croquis et petites huiles, montrés au Zappéion en 1922, seront en grande partie perdus lors de la Catastrophe de Smyrne.
Les décennies suivantes, Vizantios occupe une place multiple. En 1928, il contribue à fonder le club Atelier (future Maison des Lettres et des Arts). En 1934, avec la peintre Aléka Stylou-Diamantopoulou, il crée la première école libre privée de peinture à Athènes, active jusqu’à l’Occupation. Engagé institutionnellement, il est en 1938 membre fondateur et premier président du Syndicat des peintres grecs. Dès 1930, il travaille comme scénographe au Théâtre national et publie des caricatures. En 1939, il dirige les annexes de l’École supérieure des beaux-arts d’Athènes à Hydra et Delphes, diffusant l’enseignement artistique hors du centre. Son activité d’exposition est soutenue : Panhelléniques régulières (1938–1965), représentation de la Grèce à la 19e Biennale de Venise (1934), participation à l’Exposition internationale de Paris (1937), et de nombreuses personnelles à Athènes des années 1920 aux années 1960 (Salle Stratigopoulou, galerie Studio, Zygos). Après sa mort (1972), des rétrospectives de référence à la Galerie nationale (1972) et au MIET (1994) confirment son rôle.
Sur le plan artistique, Vizantios élabore un langage personnel qui conjugue tradition française et réalité grecque. Ses débuts—scènes urbaines, portraits mondains—portent l’empreinte post-impressionniste de sa formation parisienne. Par la suite, il se tourne vers la paysage, restituant la lumière et l’atmosphère grecques avec une palette subtile. Outre la peinture, son œuvre comprend dessins, croquis et décors de scène. Des œuvres sont conservées dans les principales collections publiques—au premier rang la Galerie nationale – Musée Alexandros Soutsos—tandis qu’une part de ses œuvres de guerre est exposée en permanence à l’Annexe du Musée historique national à Hydra. De nombreuses pièces appartiennent à des collections privées en Grèce et à l’étranger, dont la Galerie A. G. Leventis à Nicosie. Par son action multiforme, Vizantios a rapproché la tradition locale des courants modernes européens, contribuant de manière décisive à l’art grec du XXe siècle.
Bibliographie
- Périklis Vizantios, La vie d’un peintre : notes autobiographiques. Athènes : MIET, 1995.
- MIET, Périklis Vizantios — Cent ans après sa naissance, cat. d’exposition. Athènes : MIET, 1994.
- Galerie nationale – Musée Alexandros Soutsos, 100 ans : Quatre siècles de peinture grecque (des collections de la Galerie nationale et de la Fondation Eurípídis Koutlidis), cat. d’expo, Athènes 1999, p. 159.
- Yiánnis Voutsinás, 56 peintres grecs parlent de leur art. Athènes : Govostis, 2000, p. 99–103.
- Réna Gáki-Pantelí, « L’impressionnisme grec de Périklis Vizantios », To Vima, 4 oct. 1998.
Cette biographie a été créée avec l’aide de l’intelligence artificielle.