Biographie
Vassilis Voglis fut un peintre gréco-américain du XXe siècle, dont la trajectoire s’est déployée entre la Grèce et les États-Unis. Né en Grèce, il s’établit très tôt à New York, où il développe son talent au sein d’un milieu artistique dynamique. Nourri à la fois par son héritage grec et par la modernité américaine, il façonne un langage personnel qui relie de manière créative ses « deux mondes ». Il vit et travaille principalement à Manhattan et sur Long Island, où il participe activement à la scène locale. Il réside un temps à Amagansett (région de Montauk), partageant une maison avec le dramaturge John Cromwell et Janet Dowd, et se consacrant à la peinture dans un contexte d’émulation intellectuelle.
Son œuvre couvre une large palette de sujets et de styles. Tout au long de sa carrière, il alterne compositions figuratives—natures mortes et scènes du quotidien—et abstraction, avec des couleurs vives et des formes affirmées. Ses toiles mêlent souvent une sensibilité méditerranéenne, écho de ses racines grecques, et les courants de l’art américain du XXe siècle. Il travaille surtout à l’huile et l’acrylique sur toile, explorant la texture et le geste. Sa polyvalence s’exprime aussi dans l’illustration littéraire : en 1986, il réalise six images en couleur pour le recueil de poèmes de James Purdy, The Brooklyn Branding Parlors.
Voglis expose en personnelles et en collectives, attirant l’attention à New York et au sein de la diaspora grecque. Un jalon majeur est sa personnelle « The Two Worlds of Vassilis Voglis » (New York, 1988), accompagnée d’un catalogue avec des textes d’Arthur Lambert, de la galeriste Elaine Benson et de James Purdy, qui met en lumière sa vie, son œuvre et la dualité de son identité—grecque de la diaspora et pleinement inscrite dans le milieu international de l’art américain. Auparavant, il participe à des présentations collectives sur Long Island (notamment à l’Elaine Benson Gallery dans les Hamptons) et à New York. La force expressive et l’intensité de sa manière sont régulièrement saluées par la critique.
Figure active du milieu gréco-américain, Voglis entretient des liens étroits avec des personnalités de la culture. Ami du dramaturge Tennessee Williams, il fait partie de son cercle new-yorkais au début des années 1980. Il organise souvent, dans son atelier-logement, des rencontres d’artistes, créant un pont entre la diaspora grecque et la bohème new-yorkaise. Ses œuvres figurent dans des collections privées aux États-Unis et ailleurs et apparaissent aux enchères depuis plusieurs décennies ; un tableau de 1981 (Gray Abstract Composition) atteint en 2024 le prix record connu pour son œuvre. Voglis meurt en 1990, laissant un corpus restreint mais marquant. Sa trajectoire incarne l’expérience de la diaspora grecque : un artiste inspiré par son héritage et par le cosmopolitisme de New York, contribuant à un récit artistique multiculturel. Son œuvre et sa mémoire sont toujours honorées, sa contribution étant réévaluée dans l’histoire de l’art gréco-américain du XXe siècle.
Références sélectionnées
- Lambert, Arthur (dir.). The Two Worlds of Vassilis Voglis. New York : Saurus Productions, 1988.
- Purdy, James. The Brooklyn Branding Parlors: Poems (illustrations de V. Voglis). New York : Contact II Publications, 1986.
- askART, « Vassilis Voglis — Biography » (consulté le 19 août 2025).
- MutualArt, « Vassilis Voglis — Artist Profile & Auction Results » (consulté le 19 août 2025).